L’envolée des prix des matières premières et la pénurie de composants rendent incertaine l’année 2022, alors même que nos entreprises sont entrées dans cet exercice avec des carnets de commandes remplis sur la dynamique d’une année 2021 exceptionnelle.
En même temps, la guerre en Ukraine, qui réactive déjà le recours aux énergies fossiles, exige d’opérer au plus vite la décarbonation de la construction, de nos transports et de nos modes de production industriels. De ce point de vue, cette crise pourrait être un catalyseur en faveur de la transition énergétique.
Dans ce contexte particulièrement incertain, qui entraîne au niveau mondial une véritable recomposition des chaînes d’approvisionnement, il est essentiel que les maîtres d’ouvrages,
publics et privés, prennent la mesure de la gravité de la situation et se mobilisent pour accompagner les entreprises.
Les récentes mesures annoncées par le gouvernement pour soulager les entreprises du secteur de la construction attestent une prise de conscience du gouvernement sur les tensions que la profession traverse : Circulaire du Premier ministre sur les clauses d’imprévision, publication des index BT et TP à 45 jours, aide destinée aux PME, report de la suppression de la réforme sur le GNR, cellules de crise départementales…
Pourtant force est de constater que les formules de révision quand elles existent, ne permettent pas d’absorber l’augmentation des prix des fournitures, et la position de certains clients fermés à la discussion, voire accrochés à des prix fermes et non révisables, montre le chemin qui reste à parcourir pour transcrire la position du gouvernement sur le terrain de tous les jours.
En régions, les représentants du SERCE ont multiplié les initiatives pour présenter la situation aux maîtres d’ouvrages et grands donneurs d’ordres et tenter de trouver des solutions d’accompagnement des entreprises.
Certains interlocuteurs ont proposé des actions concrètes pour alléger les surcoûts subis par les entreprises. Ils ont montré ce faisant leur volonté de préserver l’activité économique et l’emploi local et c’est aussi un signe pour poursuivre l’action collective. Il est en effet vital que ces initiatives s’élargissent pour éviter l’arrêt de chantiers qui deviendraient des gouffres financiers pour les entreprises.
Cet article est paru dans le SERCE Infos n°30 (édito).